du 2 au 12 octobre 2014
Festival des Arts Multimédia
Entrée libre et gratuite
Marseille, France
Né en 1978, Adelin Schweitzer vit et travaille à Marseille. Il obtient son diplôme (DNSEP) à l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence en 2004 où il a découvert des artistes comme Tinguely, Marc Pauline du S.R.L ou bien encore Stelarc, et beaucoup expérimenté dans le champ des nouvelles technologies. En 2005 il présente son premier dispositif, le VidéoPuncher 1.3 à la biennale d’art Contemporain ARCO à Madrid et participe avec le même projet en 2006 à la manifestation « La villette numérique » à Paris. C’est à partir de ces deux expériences que va naître le projet d’installation ININTERACTIF au sein duquel il construit des dispositifs qui interrogent de manière ironique le public sur sa place dans les processus d’interaction homme/machine. En 2008, il part en Angleterre afin de poser les bases d’A-Reality à l’occasion de Liverpool capitale européenne de la Culture 2008. Dans ce projet, il invite chaque participant à redécouvrir son quotidien à travers les perceptions d’une machine. En 2010, il s’attaque à la mise en scène et démarre la production du spectacle HolyVj qui mélange performance de skate, vidéo immersive et intelligence artificielle. En 2012, Il suit le programme Civic City dirigé par Rudy Baur à la HEAD de Genève et travaille en parallèle sur le SimStim, un cycle de restitution du projet A-Reality qui aborde la question de la relativité du réel. En 2013, à la suite d’une résidence de création à la Chambre Blanche au Québec il démarre un nouveau projet de recherche Dichotomie et intègre l’ESBAM dans le cadre d’une bourse de recherche au sein du studio Lentigo.
Dichotomie #The Fisherman, installation multimédia, 2013
Dichotomie #Eyeswalking, installation multimédia, 2013
Dans Dichotomie je m’attache à construire une mythologie de la perception qui oppose perception naturelle et artificielle. Dans ce projet je travaille à partir des questions suivantes : Si l’on soustrait ce que l’œil voit à ce que l’oreille entend que reste t’il de la perception d’un espace donné ? Dès lors que devient notre corps s’il n’est plus l’acteur de ce que nous percevons ?
Grâce à la technique, une partie de notre perception se décorporalise et nous permet d’augmenter notre sensibilité naturelle. Elle nous permet même parfois d’atteindre une forme relative d’ubiquité. Une ubiquité médiatique qui accélère notre corps et altère notre nature. Internet, Google-Street-View, réseaux sociaux, vidéosurveillance, explorations guerrière télé-opérée, chaine de montage automatisés, autant d’exemple où la technique de perception machine est devenue un substitut crédible à l’expérience physique et où le corps disparaît peu à peu. Le projet se décline alors comme une apparente série d’expérimentations sur la perception spatiale de l’environnement qui s’articule autour d’une méthodologie intégrant différentes phases de captation et une plus globale de diffusion. Je suis toujours l’acteur du processus de captation. Celui-ci est itératif et contextuel : Il engendre une accumulation de médias (image et son). Les caméras et les micros enregistrant chacun à partir d’un point de vue subjectif diamétralement opposé.
La diffusion est proposée au public sous forme de séances « en contexte » c’est à dire au plus proche des conditions de tournage. C’est en apportant une attention toute particulière au contexte des prises de vue et en jouant sur une lecture aléatoire des médias que cette diffusion devient un voyage sensoriel et onirique à travers la mémoire d’un rituel d’exploration post-moderne.